mardi 27 novembre 2012

Rage Against The Machine



RAGE AGAINST THE MACHINE (1992)

En 1992 apparaît sur la scène musicale un groupe qui s’est taillé une solide réputation dans sa Californie natale, forgée à coups de rythmiques brutales, de chants rappés et de paroles particulièrement engagées. Rage Against The Machine évolue dans une fusion entre rap et métal alors encore balbutiante.
  Certes on a vu Aerosmith s’acoquiner avec Run DMC pour "Walk This Way" et bien sûr Anthraxs’associer à Public Enemy pour un "Bring The Noise" très efficace. Mais ce n’est rien comparé à l’énorme "Killing In The Name" qui accompagne la sortie du premier opus de RATM. Si vous ne connaissez pas son refrain "Fuck you, I won’t do what you tell me", je ne peux plus rien pour vous. Quand on appréhende ce disque, il y a d’abord la pochette terriblement significative, représentant un bonze s'immolant pour protester contre les exactions du régime sud-vietnamien de Diem, soutenu par les Etats-Unis. Ensuite, on découvre le son Rage…C’est alors qu’on prend une première claque : la base rythmique carrée et groovy ("Bombtrack", "Know Your Enemy" ou encore "Wake Up"), le chant rappé frondeur de Zack De La Rocha qui ne lésine pas non plus sur les hurlements rageurs et bien sûr la découverte d’un guitar hero des temps modernes, Tom Morello qui expérimente en triturant le son de sa guitare dans tous les sens pour un résultat très original et jamais égalé depuis.
  La seconde claque, ce sont les paroles qui la donnent. Parfois très intimes (De La Rocha décrivant son enfance dans "Settle For Nothing"), anti-conformistes face à un système capitaliste oppresseur ("Bullet In Your Head"), elles s’attaquent aussi à la guerre du Golfe ("Know Your Enemy"), comparent les ghettos de Los Angeles aux townships de Johannesburg ("Township Rebellion"), condamnent l’enseignement aux Etat-Unis ("Take The Power Back") ou rappellent l’héritage assassiné de Malcolm X et Martin Luther King le temps d’un "Wake Up" dont l’urgence fera encore beaucoup parler (rappelez vous Matrix). Et puis, il y a l’hymne du groupe, ce "Freedom" éructé venant du plus profond de l’histoire américaine, en hommage à l’activiste de l’American Indian Movement, Leonard Peltier, emprisonné depuis plus de trente ans pour le meurtre présumé de deux agents de FBI.
  Bien sûr, certains gloseront sur l’engagement de ces marxistes signés sur le label Epic de Sony. Ce serait faire peu de cas de l’évidente sincérité d’un écorché comme Zack De La Rocha, militant Zapatiste avoué, ou d’un Tom Morello diplômé en sciences politiques de l’université de Harvard dont l’action continue au sein de Axis Of Justice. Quand l’intelligence du propos rejoint la qualité d’une musique inventive, on obtient un condensé de violence brute qui en aura inspiré plus d’un. Ne passez pas à côté de ce disque fondateur et n’oubliez pas le mot d’ordre "Fight the war, Fuck the norm". (Angel).


TRACKLIST :


A1Bombtrack
A2Killing In The Name
A3Take The Power Back
A4Settle For Nothing
A5Bullet In The Head
B1Know Your Enemy
B2Wake Up
B3Fistful Of Steel
B4Township Rebellion
B5Freedom




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