mercredi 14 novembre 2012

The Jesus & Mary Chain - Psychocandy




THE JESUS & MARY CHAIN - PSYCHOCANDY (1985)

The Jesus And Mary Chain restera pour moi une énigme : comment peuvent-ils combiner des mélodies à la Beach Boys dans un son noisy mélangeant post-punk, garage rock et tous les autres styles qui vous triturent les cages à miel et vous font vibrer les tripes jusqu’à ce qu’elles tombent en poussière, un Velvet Underground encore plus torturé, et faire que le tout sonne admirablement beau et, oserais-je le dire ?, harmonieux. Ce groupe touche tout le monde : réaction de haine ou réaction d’amour, mais réaction toujours. Psychocandy est le premier album du groupe, et je l’aime.
The Jesus And Mary Chain (JAMC pour les intimes) est typiquement un groupe que j’ai du mal à faire accepter autour de moi. Les réactions habituelles ? « C’est juste du bruit horrible, c’est pas de la musique ça ! »« Aaaah mais éteint ça, c’est quoi, du hard-punk ? »« Ecoute, je veux bien écouter tes trucs underground mais alors après on met du Florent Pagny, ça c’est de la musique » ou même « Putain Eddie arrête ce vacarme !!! ». Oui, il faut savoir se mettre dans l’esprit JAMC pour écouter du JAMC. On n’écoute pas Psychocandy comme on écoute de la bossa. Tout le monde peut apprécier Psychocandy mais pas dans n’importe quelles conditions.
Car en effet, c’est bruyant c’est même très noisy, et c’est même, tenez-vous bien, un des pionniers du white noise, terme que je mets pour la forme, car dans le fond, je ne l’aime pas du tout. Imaginez les Beach BoysMarc Bolan et Sting passés à la broyeuse, combinés avec des mélodies pop empreintes de « doo-doo-doo » et de « la-la-la ». Vous arrivez à vous imaginer ça ? Où vous procurez-vous votrecame ?!! Plus sérieusement, la musique de JAMC est pleine de constrastes qui soit révulsent, soit captivent l’auditrice. Et elle se surprend même à taper du pied à un rythme dissimulé derrière des montagnes de feedback et d’échos fabuleux qui semblent créer un bordel sans nom mais qui, si l’on sait tendre l’oreille, fabriquent brique par brique un environnement parfaitement cohérent dans lequel évoluent des mélodies d’une grande beauté.
En d’autres termes, Jim (compositeur et chanteur) et William (compositeur, guitariste) ReidDouglas Hart (bassiste) et Bobby Gillespie (batteur, qui créera plus tard le groupe Primal Scream), mélangent férocement la pop des sixties avec le son alternatif en germes dans les années 1980 et qui explosera à plusieurs reprises dans les années 1990, avec comme culminement une certaine «jeunesse sonique» ou une autre « valentine sanglante »JAMC massacre les codes de la pop et cisaille les dogmes du rock. La voix de Jim Reid est aussi nonchalante et détachée que celle de Lou Reed du Velvet Underground, énorme influence du groupe avec les Beach Boys (quand je vous dis que c’est un groupe de constrastes et d’impossibilités cosmiques…). Leurs textes quant à eux répondent aux exigences de tout groupe de rock : filles, sexe, ennui, drogue, le topo habituel, quoi.
Composé de chansons plus « poppy » que d’autres (je pense à « Just Like Honey », qui est très certainement la chanson la plus connue du groupe) et d’hymnes noisy qui traversent les âges sans prendre rides, Psychocandy a littéralement fait avancer la musique et reste encore aujourd’hui un des albums les plus influents de la scène rock alternative. À la fois pop et anti-pop, comme un bonbon très amer que vous ne pourriez arrêter de sucer, Psychocandy est une référence absolue, un diamant brut, quelque chose de jamais-entendu à l’époque et qui continue de fasciner aujourd’hui. (Eddie).


TRACKLIST :

A1Just Like Honey3:00
A2The Living End2:14
A3Taste The Floor2:54
A4The Hardest Walk2:36
A5Cut Dead2:45
A6In A Hole3:01
A7Taste Of Cindy1:39
B1Never Understand2:58
B2Inside Me3:08
B3Sowing Seeds2:47
B4My Little Underground2:30
B5You Trip Me Up2:22
B6Something's Wrong4:00
B7It's So Hard2:35




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