mardi 25 juin 2013

Kate Bush - Never For Ever





KATE BUSH - NEVER FOR EVER (1980)
EMI - 1A 062-07339 -  Pressage Pays Bas

La toute jeune Catherine Bush est sortie telle une colombe d’un chapeau de magicien deux ans plus tôt, en 1978, drivée par la volonté de David Gilmour -guitariste chanteur de Pink Floyd- et sa certitude qu’il tient là une voix exceptionnelle doublée d’un talent unique. « Wuthering heights » sa version très personnelle des « hauts de hurlevent » d’Emily Brontë résonne encore aux oreilles d’une Grande Bretagne toute entière acquise à sa cause.

La fraîche jeune femme a tous les talents, son exquise beauté n’a d’égale que l’extrême sensualité de ses pas de danse, sa voix couvre toutes les nuances, ses compositions en font un ovni dans le paysage musical de ce début des années 80.
Kate Bush s'est forgée une culture musicale sans Pygmalion, mieux, sans aide d'aucune sorte. Les ailes de l'innocence déployées, à peine sortie de l'adolescence, elle ne reconnaît aucune influence majeure, à peine les noms de Peter Gabriel et de Bryan ferry lui viennent-ils en mémoire lorsque l'on évoque ses maîtres à chanter. Bien sûr, l'écoute de Janis Joplin ou de Joan Baez a bercé son enfance paradisiaque, mais son style unique et exubérant ne tolère pas la comparaison. On peut en revanche stigmatiser ses passions pour le mime et la danse, son talent de pianiste, les influences celtiques que l'on retrouve de-ci de-là dans ses lignes de chant.

Ce troisième album s’annonce comme celui de la maturité après un « Lionheart » bien ésotérique. Plusieurs morceaux exceptionnels trouvent un écrin de choix dans ce skeud à la pochette représentant Kate d’un côté, et le monde dont elle "accouche" de l'autre… La rencontre entre les deux n'atteint-elle pas d'ailleurs son zénith sur « Babooshka », cette ode à une "Emma Bovary" du XXeme siècle qui revendique plaisir et désir, énorme succès de l’année 80? Pièce sublime aux trois accords fantomatiques, que tout le monde connaît, où le son de la basse fretless résonne telle une caresse de papillon sur une épaule féminine… Une chanson qui interpelle, qui choque, qui stresse même éventuellement… En tout état de cause, un véritable chef d’œuvre de la musique du 20eme siècle, passée à la postérité comme son plus grand classique.

La belle n’est pas femme banale… Que nenni! Elle est fatale! La voix fabuleuse repart sur « The infant kiss », pour un autre rythme extravagant, le piano envahit l’espace sonore, accompagnant un chant d’une profondeur immaculée, nimbé de douceur, pour l’une des plus belles œuvres de la native du Kent. Le sujet abordé peut paraître scabreux: thème récurrent chez Kate, celui des jeunes hommes et du désir qu'elle ressent en leur présence. Tant de grâce, tant de sens mélodique chez une si jeune personne! Elle est bénie des dieux… Dieux qu’elle sermonne au travers d’une autre ode à « Delius », avec toujours la même réussite.
« Army dreamers » est désarmante de charme, sa voix monte et descend les octaves avec facilité, comme aucune autre ne l’aura fait avant elle dans la musique populaire… Mais finalement, est-on bien toujours dans la musique pop? La sophistication permanente de l’œuvre est propice à une qualité musicale d'une richesse rare. Qualifier Kate Bush de Pop, c’est donner à cette musique des lettres de noblesse qu’elle ne possède pas encore. Kate marche sur des sentiers non balisés. Elle n’en a cure, sa personnalité unique se nourrit de sa créativité comme d’autres vampirisent leurs contemporains. Elle semble tirer toute sa force d’elle même, une qualité rare dans ce monde, preuve de son équilibre.

Bien sur, certains titres de "Never for ever" sont difficiles d’accès voire incompréhensibles à l’oreille du mortel non avisé. C’est ainsi que « Blow away », « Night scented stock » et « the wedding list » me laissent totalement de marbre, alors qu’une érection, même minime, paraît toujours de bon aloi à l’écoute d'un opus de la brunette flamboyante… C’est pourquoi le disque n’atteint pas la perfection. Il n’en est pas moins le meilleur de cette sublime créature céleste si troublante qu’est Kate Bush, femme que tout homme normalement constitué rêve de séduire et de posséder... (Erwin - FP).






TRACKLIST :

A1. Babooshka
A2. Delius (Song Of Summer)
A3. Blow Away (For Bill)
A4. All We Ever Look For
A5. Egypt

B1. The Wedding List
B2. Violin
B3. The Infant Kiss
B4. Night Scented Stock
B5. Army Dreamers
B6. Breathing







Kate Bush - Babooshka from Friedrich Mary on Vimeo.

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