mardi 4 février 2014

Elton John - Goodbay Yellow Brick Road



ELTON JOHN - GOODBYE YELLOW BRICK ROAD (1973)
DJM Records - DJLPD1001 - (United Kingdom)
En 1973, Elton John s'envole pour la Jamaïque avec son parolier et ami Bernie Taupin et son groupe (Davey Johnstone aux guitares, Dee Murray à la basse, Nigel Olsson à la batterie, Elton lui-même aux claviers). La raison ? Y enregistrer son nouvel album. Mais après y avoir composé quelques titres (dont « Jamaïca Jerk-Off »), Elton se voit obligé de quitter la Jamaïque, en proie à des émeutes. Elton décide alors d'enregistrer son album, Goodbye Yellow Brick Road, en France, au fameux Château d'Hérouville, là où il avait enregistré Honky ChâteauGoodbye Yellow Brick Road sera le premier double album d'Elton John, ce qu'il n'avait pas prévu de faire au départ (il ne voulait pas faire de double album, car il ne voulait pas que le prix de vente soit trop cher, ce qui était le cas pour beaucoup de double albums). Mais devant l'avalanche de chansons qu'il composera, l'évidence sera de faire un double. Qui tient sur un seul CD désormais, de 76 minutes (pour 17 titres).

On a beau dire ce qu'on veut d'Elton John , mais "Goodbye Yellow Brick Road", avec son titre et sa pochette en allusion à la route de briques jaunes du Magicien D'Oz, est un chef d'oeuvre. Pensez donc, un album s'ouvrant sur les 11 minutes de "Funeral For A Friend/Love Lies Bleeding" (première partie progressive et instrumentale, seconde partie pop et chantée), se poursuit par l'ode à Marilyn Monroe "Candle In The Wind" (réenregistrée en 1997 en hommage à Lady Di) puis par la chanson pop "Bennie & The Jets", puis par la ballade mélancolique donnant son titre à l'album et parlant des désillusions d'un jeune homme ayant tenté sa vie en ville et désireux de retourner dans sa campagne... quand on a un album qui démarre par ces quatre immenses titres (dont toute la première face), on se tait et on l'écoute, en oubliant ses préjugés sur l'artiste.

L'album, après ce quatuor monumental, continue sur sa lancée avec une série de chansons/vignettes (terme convenant à merveille que celui de 'vignette', car les paroles sont toutes accompagnées d'une illustration, dans la pochette et le livret !) moins connues, mais franchement magnifiques (Le très étrange « This Song Has No Title », la ballade "Grey Seal" (chanson que Taupin, selon les notes de pochettes de la réédition CD, n'a jamais pu pifer, contrairement à Elton – la chanson est pourtant magnifique), le pastiche reggae "Jamaïca Jerk-Off" qui est à se tordre...), et le premier disque vinyle s'achevait sur "I've Seen That Movie Too", ballade déchirante sur laquelle Elton chante comme jamais. Beau à pleurer.

Le second disque s'ouvrait sur une ode à une prostituée, "Sweet Painted Lady", puis sur "The Ballad Of Danny Bailey (1909-1934)", une chanson sur la mort tragique et violente (abattu dans un hall d'hôtel) d'un jeune homme un peu voyou, auquel Bernie Taupin, sur la photo située dans la pochette intérieure dépliante (avec paroles), prête son look. Now it's all over, Danny Bailey, and the harvest is in. Bailey a-t-il existé, ou est-il fictif ? Toujours est-il, c'est une excellente chanson méconnue. "Dirty Little Girl" parle d'une jeune femme malpropre et vicieuse (Cause I bet she hasn't had a bath in years), bien rock. "All The Girls Love Alice" parle de l'homosexualité féminine, et est assez sombre et fantastique. Cette chanson achevait la face C, une face assez grandiose.

La face D et dernière s'ouvrait sur la chanson la moins réussie de l'album, "Your Sister Can't Twist (But She Can Rock'n'Roll)", une chanson très courte (même pas 3 minutes) et pastiche assez anodin (le solo d'orgue de barbarie, à moins que ça ne soit d'un autre instrument, est kitschissime et nul, convenu). La suite est d'enfer, entre le rock débridé "Saturday Night's Alright For Fighting", la complainte "Roy Rogers" en hommage à un acteur de westerns bien connu (Yeepee-kaï, le cri de guerre de Bruce Willis dans les Die Hard vient de cet acteur) et le débridé "Social Disease", amusant. "Harmony", tube mineur (mais tube quand même) achève avec douceur et subtilité l'album. Une pure merveille.

Produit par Gus Dudgeon, Goodbye Yellow Brick Road, avec son avalanche de classiques, son ambiance glam et pop, est un monument insurpassable. Elton, par la suite, enregistrera deux albums très réussis (Captain Fantastic & The Brown Dirt Cowboy et le double Blue Moves), mais n'atteindra jamais plus le niveau d'excellence de ce double album de 1973, qui fait partie des albums à posséder absolument. (ClashDoherty - Deep-music).




TRACKLIST:

A1aFuneral For A Friend11:08
A1bLove Lies Bleeding
A2Candle In The Wind3:50
A3Bennie And The Jets5:23
B1Goodbye Yellow Brick Road3:14
B2This Song Has No Title2:23
B3Grey Seal3:58
B4Jamaica Jerk-Off3:59
B5I've Seen That Movie Too5:59
C1Sweet Painted Lady3:52
C2The Ballad Of Danny Bailey (1909-34)4:24
C3Dirty Little Girl5:01
C4All The Girls Love Alice5:08
D1Your Sister Can't Twist (But She Can Rock 'n Roll)2:42
D2Saturday Night's Alright For Fighting4:54
D3Roy Rogers4:08
D4Social Disease3:44
D5Harmony2:45







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