jeudi 20 novembre 2014

The White Stripes - Elephant



THE WHITE STRIPES - ELEPHANT (2003)
Third Man Records ‎– TMR200   2 × Vinyl, LP, Album (U.S.)

Le chef d’œuvre des White Stripes. Oui, comme vous pouvez le constater, je suis d’emblée catégorique : Elephant est un album marquant, important, historique. N’ayons pas peur des mots ! Commercialement d’abord ce disque cartonne, et ce au « grand dam » de Meg et Jack White, ce dernier déclarant même que son groupe serait à chier au bout de dix millions d’albums vendus. Il faut dire qu’ils n’ont pas fait grand’ chose pour éviter ce succès ! Sur White Blood Cells, l’efficacité était déjà largement au rendez-vous et comme chacun sait, on ne change pas une équipe qui gagne… mais on peut néanmoins l’étoffer ? Dès lors, une question s’impose : qu’est-ce que Elephant a de plus que son prédécesseur ? Un tube, bien sûr ! Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de « Seven Nation Army », qui met d’entrée tout le monde d’accord. Grand public et critiques sont conquis par ce titre parfait, imparable et enragé, doté d’une assise rythmique hors du commun (avec notamment cette ligne de basse* désormais fameuse) et d’un texte souvent violent et puéril, d’aucuns diraient punk (« I'm gonna fight 'em all », « Don't want to hear about it »). Le décor est planté.

De fait, cet opus contient des morceaux brutaux et directs comme « Black Math », « Little Arcons » et « Hypnotise », ces trois fauves se plaçant dans un style garage rock que le groupe maîtrise à merveille. On comprend pourquoi on compare les White Stripes aux Stooges et au MC5, d’autant que la démarche de Jack et Meg White est vraiment réactionnaire : ils enregistrent à l’aide d’un magnéto huit pistes, sans ordinateur et l’ensemble proposé est loin d’être révolutionnaire. Sans surprise, les White Stripes accouchent d’un disque ancré dans les racines du rock ‘n’ roll comme en témoignent les titres blues que sont « Ball And Biscuit », « There’s No Home For You Here » et « I Want To Be The Boy », eux aussi magnifiques. Elephant possède une vraie personnalité : on ne ressent jamais une impression de déjà vu, ce qui est un authentique exploit, dû peut-être aux quelques pirouettes artistiques parsemées ici ou là. On pense à « In The Cold Cold Night » (titre sensuel et charnel chanté par Meg), à « I Just Don’t What To Do With Myself » (complainte exceptionnelle empruntée à David Bacharach) ou à ce titre final génial et décalé qu’est « It’s True That We Love Another ».

Enregistré à Londres en dix jours seulement, Elephant a mis clairement les choses au point dès sa sortie ; pas besoin d’avoir fait Saint-Cyr pour faire du rock : il faut du feeling, de la hargne et de la spontanéité ! Les White Stripes ne réinventent pas le genre mais ils le maîtrisent parfaitement ! Ils montrent qu’on peut faire énormément avec seulement deux instruments et prouvent de surcroît que le public est demandeur. Si un tel album est possible en 2003, c’est que le rock n’est pas sur le retour et tout cela est terriblement rassurant. Elephant sonne vieux, sonne vrai. Et a toutes les chances de devenir mythique. Si ce n’est pas déjà fait… (Cyril - FP).



TRACKLIST:


Side A
A1        Seven Nation Army      
A2        Black Math      
A3        There's No Home For You Here

Side B
B1        I Just Don't Know What To Do With Myself
B2        In The Cold, Cold Night
B3        I Want To Be The Boy To Warm Your Mother's Heart    
B4        You've Got Her In Your Pocket

Side 3
C1        Ball And Biscuit           
C2        The Hardest Button To Button  
C3        Little Acorns

Side D
D1        Hypnotize        
D2        The Air Near My Fingers           
D3        Girl, You Have No Faith In Medicine     
D4        It's True That We Love One Another


Pour changer un peu du connu "Seven Nation Army", j'ai choisi "The Hardest Button To Button".



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